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coranavirus et pif

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coranavirus et pif Empty coranavirus et pif

Message par dookynet Lun 8 Déc - 15:28

Les Corona Virus sont des maladies du chat dues à une famille de virus :
• Avec, d’une part, une maladie bénigne qui se traduit par une simple entérite ou bien un phénomène de portage asymptomatique.
• Et, d’autre part, une entité beaucoup plus dramatique : la PIF (Péritonite Infectieuse Féline).

L’ambiguïté du problème repose sur le fait qu’un même virus « en apparence » est à l’origine de deux problèmes pathologiques très différents l’un de l’autre, et que, pour ces deux maladies très différentes, l’agent responsable dans les deux cas a un code antigénique absolument identique.

LA FORME DIGESTIVE

Elle s’accompagne de diarrhée à laquelle peuvent être associés des vomissements. Un traitement associant pansements digestifs
et antibiotiques est, dans la majorité des cas, suffisant. Si ces troubles digestifs s’accompagnent de déshydratation, il peut être nécessaire, dans les cas les plus graves, de réaliser une réhydratation par voie veineuse.

Dans la majorité des cas, ces troubles digestifs conservent un caractère banal, sans gravité et rétrocédant facilement. Le diagnostic repose sur la mise en évidence du virus dans les selles par des tests Elisa ou PCR.

LA PIF
Cette maladie d’actualité est à l’origine de difficultés diagnostiques, thérapeutiques et prophylactiques. Elle peut être un facteur limitant à l’élevage félin et peut représenter une gêne lors des transactions dans l’espèce féline.

Virologie

La PIF est une maladie virale provoquée par un Corona Virus qui est très proche génétiquement du Corona Virus responsable d’entérites. C’est par mutations successives du virus responsable de l’entérite que le Corona Virus acquiert un pouvoir pathogène qui pourra être responsable de la PIF. Ces
deux virus (ceux responsables de l’entérite et ceux responsables de la PIF) sont tellement proches sur le plan antigénique qu’aucune méthode sérologique en l’état actuel ne peut les distinguer.

La contamination du Corona Virus se fait par voie orale (salive, selles). Les désinfectants usuels détruisent le virus. Le virus est excrété dans la salive et les selles. Un chat séropositif sur trois excrète du virus. Les malades ne sont plus excréteurs.

A l’heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de faire le distinguo entre un Corona Virus responsable d’un problème banal et un Corona Virus à l’origine de la PIF.

Facteurs prédisposants

• Age : Les chats de tout âge peuvent déclarer la maladie, surtout les jeunes (de 3 mois à 3 ans), et âgés (au-delà de 10 ans).

• Mode de vie : Les chats vivant en communauté (refuges, élevages, garderies, magasins) sont plus facilement contaminés. Aux USA, 25% des
chats de particuliers sont séropositifs, 95% dans les élevages.

• Souche virale : Toute souche de Corona Virus actuellement est potentiellement capable après mutation d’induire une PIF.

• Le stress : C’est le facteur prédisposant le plus important (changement de propriétaire, chirurgie, gestation, maladies concomitantes,
expositions). Dans une étude : les chatons morts de PIF ont eu un changement de propriétaire ou une chirurgie un à deux mois avant.

• Immunité : Prédisposition génétique : certaines lignées seraient plus sensibles.

Infection par d’autres virus : FIV, FelV, calicivirus Herpès, favoriseraient la multiplication du Corona Virus.
Médicament : Les progestatifs (pilule) favoriseraient la PIF.


Les symptômes de la PIF

La clinique est au début peu spécifique : « le chat est malade »… : anorexie, amaigrissement, léthargie, fièvre élevée supérieure à
40°, et qui dure de 5 à 7 jours, voire plusieurs semaines, et qui ne répond pas aux antibiotiques, sont les signes les plus « caractéristiques ».

La maladie progresse, l’état général se dégrade, souvent accompagnée d’anémie et de déshydratation au fur et à mesure de l’évolution.

On distingue 3 formes : la forme humide, la forme sèche, et la forme intestinale et nodulaire, qui est beaucoup plus rare.

• LA FORME HUMIDE

A la suite d’inflammation de certains vaisseaux sanguins, il y a une fuite de protéine du plasma sanguin vers les grandes cavités (thorax, abdomen, péricarde). Avec le temps, se développe une ascite accompagnée d’une maigreur importante.

Selon le type des organes internes atteints (foie, pancréas, intestin, ganglions mésentériques, des symptômes secondaires apparaissent : ictère, diarrhée, vomissement. Quand l’épanchement affecte la cavité thoracique, celui-ci s’accompagne de dyspnée et d’intolérance à l’effort. Il est
visible à la radio et à l’échographie.

• LA FORME SECHE

Cette forme est beaucoup plus difficile à appréhender, elle est en effet plus spécifique d’organes, tels que :
- L’œil :
Généralement une uvéite antérieure avec myosis ou précipités kératiques, hémorragie oculaire sur le segment postérieur de l’œil. C’est essentiellement la rétine qui est touchée avec des hémorragies et des taches péri-vasculaires.
- Le système nerveux :
Cela peut se manifester par des crises de convulsions, des tremblements de la tête, un nystagmus, le fait de tourner en rond, une hyperesthésie, des paralysies ascendantes progressives, des incontinences urinaires.
- Le rein :
Néphrites pyogranulomoteuses, apparition de granulomes inflammatoires à la surface du rein, une insuffisance rénale s’installe avec polyurie, polydypsie (soif) et urée.
- Le foie :
Une forme pyogranulomateuse peut là aussi exister avec hépatomégalie, ictère, insuffisance hépatique, polydypsie, vomissements.

• LA FORME INTESTINALE NODULAIRE

Récemment décrite, surtout chez les jeunes (50% chez les moins de un an), cette forme se manifeste par des diarrhées, des vomissements chroniques, la présence d’une masse intestinale. Il s’agit de pyogranulomes situés dans la paroi de l’intestin à la jonction iléocécale avec une hypertrophie du ganglion mésentérique impossible à différencier des lésions du lymphosarcome. Seule l’histologie permet de faire la différence. Après quelque temps, cette forme évolue vers la forme humide.

Quelle que soit la forme de la PIF, elles évoluent toutes vers la mort de l’animal.

Diagnostic

95% de la population féline d’une communauté de chats est porteur de Corona Virus. Ainsi, il faut arrêter immédiatement de dire qu’un chat malade séropositif vis-à-vis du Corona Virus est atteint de la PIF.

Il est clair que le dépistage des anticorps vis-à-vis du Corona Virus n’est pas significatif.

La démarche diagnostique rigoureuse est alors complexe.

- Du vivant de l’animal :
Le clinicien devra accumuler un certain nombre de critères pour pouvoir affirmer que le chat est atteint de PIF (voir tableau en annexe).
- Diagnostic post-mortem :
La forme humide est généralement suffisamment évocatrice. Les formes sèche et nodulaire peuvent susciter un examen histo-pathologique.

La prévention

La vaccination n’existe pas en France.

Des mesures peuvent être prises au sein des élevages :
- Répartition en petits groupes
- Hygiène rigoureuse
- Chatons isolés avec leur mère (séparés du groupe)
- Séparation précoce des chatons d’avec leur mère (cinq
semaines)
- Évaluation du risque sur les mères ayant donné naissance à
plusieurs chatons qui ont développé la PIF (contrôles PCR sur des frottis rectaux pour évaluer le taux d’excrétion, et, le cas échéant, stérilisation de cette femelle).

Est-il absolument nécessaire d’avoir des chatons séronégatifs ?
Si ces chatons vivent isolés, oui. Si ces chatons doivent rencontrer d’autres chats éventuellement porteurs, les chatons séronégatifs seront plus sensibles et risquent de développer une PIF.
Chaque mesure doit être prise en fonction de l’élevage.


CONCLUSION

Un chat séropositif vis-à-vis du Corona Virus n’est pas forcément un chat atteint de PIF. A contrario, un chat atteint de PIF est obligatoirement porteur du Corona Virus. Le diagnostic de PIF ne passe pas par le dépistage du Corona Virus mais par un examen clinique complet associé avec des examens complémentaires hématologiques et biochimiques.

La confirmation scientifique de PIF ne passe que par des examens histologiques en post-mortem malheureusement.

Aujourd’hui, nous devons retenir de tout ceci que le dépistage seul de Corona Virus est une fausse piste qui conduit malheureusement à bien des erreurs vis-à-vis des chats malades.

2) CORONAVIRUS ET PIF DANS L’ELEVAGE FRANÇAIS — Par E. MEUNIER Président du CHATHAI

Il convient en premier lieu de ne pas confondre le Corona Virus et la PIF (Péritonite Infectieuse Féline) qui, même s’ils sont liés, sont tout à fait différents l’une de l’autre, puisque le premier n’a pratiquement aucune incidence sur la santé de nos chats alors que l’autre est pour l’instant incurable et donc mortelle. Il faut donc, avant de pouvoir comprendre leurs mécanismes et les précautions effectuées par les éleveurs, bien lire l’article de notre ami vétérinaire le docteur J.-J.
MALERGUE.
Il faut savoir qu’un chat atteint de Corona Virus n’est en aucun cas malade, il vit de manière tout à fait normale et n’est sujet à aucun trouble durant toute son existence, si ledit Corona Virus ne provoque pas une entérite simple très facile à soigner ou ne mute pas en PIF.

QUE FAIRE VIS-A-VIS DU CORONA VIRUS A L’ELEVAGE

Deux écoles s’affrontent, la première est pour le « aucun Corona Virus » et la seconde pour le « tout Corona Virus ».

L’avantage du « aucun Corona Virus » est qu’en effet, si le Corona Virus n’est pas présent à l’élevage, et si les mesures d’hygiène consistant à ce que la chatterie ne puisse en aucun cas être contaminée (locaux de quarantaine, aucun contact extérieur, désinfection avant chaque entrée dans les locaux….), aucun chat, tant qu’il restera dans ce milieu hyper protégé, ne pourra attraper la PIF. L’inconvénient, outre le fait de produire des chats à l’immunité imparfaite pour toute maladie (puisque n’étant en contact avec aucun virus, ils n’ont pas pu développer leur immunité), est qu’un chat Corona Virus négatif, s’il est mis en contact avec le virus, a 90% de risques de développer une PIF.
Le but de l’élevage, en plus de faire pousser avec amour les chatons, est de trouver une famille qui fera leur bonheur en échange du sien. Or, aucun particulier ne peut prendre des mesures d’hygiène aussi draconiennes que celles décrites précédemment. Par contre, l’éleveur est sûr que la PIF ne pourra pas se développer chez lui, ni dans le délai légal d’incubation de 21 jours, se couvrant ainsi légalement contre toute réclamation de l’acheteur. Je préfère ne pas porter de jugement sur cette méthode…
De plus, 95 % du cheptel français étant atteint de Corona Virus, il semble utopiste de vouloir conserver un cheptel négatif, car toute nouvelle introduction d’un animal est à ce moment là périlleuse, d’autant plus que la fiabilité des tests Corona Virus n’est pas absolue, et que des chats peuvent être déclarés à tort négatifs. Une des solutions est de fonctionner en « circuit fermé », ce qui consiste à pratiquer outrageusement la consanguinité, qui est elle-même un fléau.

Pour ce qui est du « tout Corona Virus », le but est exactement l’inverse de celui décrit précédemment, à savoir développer une immunité chez les chatons et réduire le risque de PIF lorsque le chaton trouve sa nouvelle demeure. Il faut savoir que le taux de PIF chez le chat de race, en France, est de 5% en moyenne. L’inconvénient est que le chaton peut développer une PIF à l’élevage et donc en mourir ; il peut également être vendu en phase d’incubation de cette maladie sans qu’il y ait de signe apparent, et mourir de cette maladie dans le délai légal de 21 jours, mettant en cause la responsabilité de l ‘éleveur et provocant l’incompréhension des acquéreurs qui rendront souvent l’éleveur responsable de cet état de fait.

Il faut se souvenir que, fort heureusement, la PIF est une maladie auto-immune qui se développe par différents facteurs, mais qui n’est en aucun cas contagieuse. Donc pas de risque « d’élevage où il y a la PIF » comme on l’entend trop souvent de la part de vétérinaires incompétents (et oui, ça existe, surtout pour le chat).

Vous l’aurez compris, je suis un adepte du « tout Corona Virus ».
En effet, les risques de PIF en sont réduits pour le chat et le pourcentage d’environ 5% d’échec qui est hélas pour l’instant incontrôlable fait partie intégrante de l’élevage. Pour la famille d’accueil, il n’est pas toujours facile de comprendre ces contraintes, c’est à l’éleveur de les lui expliquer.



CONCLUSION

Quoi qu’il en soit, la PIF pour l’instant en France est un fléau qui tue environ 5% des chatons de race (et sûrement autant, voire plus, pour les chats sans pedigree). Et cela ni les éleveurs, ni les maîtres, ni les vétérinaires ne peuvent rien y faire.

L’espoir vient du fait que le marché médical du chat de race est en pleine expansion. Les laboratoires se penchent donc sur la question et l’on peut espérer des progrès dans les années à venir. Il existe actuellement dans certains pays des vaccins qui, pour l’instant, n’ont pas fait leurs preuves et s’avèrent même dangereux. Ils sont d’ailleurs interdits en France.

Bien que, pour l’instant, la PIF soit inéluctable, et que personne en particulier ne puisse être rendu responsable du décès d’un chat par cette maladie, nous pouvons toutefois prendre quelques mesures pour essayer de créer un contexte le plus favorable possible. Le recul du risque passe par la
symbiose entre les trois partenaires qui traverseront la vie du chat.
- L’éleveur se doit de pratiquer des méthodes d’élevage telles que décrites dans l’article du Dr Jean-Jacques MALERGUE.
- Le propriétaire doit apporter le meilleur cadre de vie possible à son chat en lui évitant tout stress inutile.
- Le vétérinaire doit être choisi par le propriétaire sur ses compétences en matière féline et son amour pour l’espèce.

En tout état de cause, c’est en parlant de la PIF et en échangeant les points de vue et expériences de chacun que nous pourrons faire avancer la lutte contre ce fléau.

En espérant que ces informations vous aideront à mieux comprendre cette maladie et que c’est tous unis, maîtres, vétérinaires et éleveurs, que nous lutterons le mieux contre elle.
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